L'emblème de la gastronomie française est désormais inscrit au patrimoine immatériel de l'humanité, annonce l'Unesco ce mercredi. Les boulangers français avaient présenté la candidature de la baguette mardi, devant le Comité présidé par le Maroc cette année.
Plus précisément, ce sont les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette qui ont été distingués par l'organisation, qui honore avant tout des traditions à sauvegarder plus que les produits eux-mêmes. Devant le Comité, les artisans boulangers ont mis en avant "le côté partage" et "lien social" de la baguette.
Tous les jours, 12 millions de consommateurs français poussent la porte d'une boulangerie et plus de six milliards de baguettes sortent des fournils chaque année. Aller acheter du pain est ainsi une véritable habitude sociale et conviviale qui rythme leur vie.
"C'est une reconnaissance pour la communauté des artisans boulangers-pâtissiers. (...) La baguette, c'est de la farine, de l'eau, du sel, de la levure et le savoir-faire de l'artisan", s'est félicité Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française dans un communiqué. Il fait ainsi référence à la baguette tradition, dont la composition est règlementée. Ce n'est pas le cas des autres baguettes, dont la farine peut contenir des additifs, destinés notamment à accélérer la pousse de la pâte.
Cette reconnaissance est donc particulièrement importante compte tenu des menaces qui pèsent sur ce savoir-faire, comme l'industrialisation et la baisse du nombre de boulangeries, surtout dans les communes rurales. En 1970, on comptait 55.000 boulangeries artisanales, soit une boulangerie pour 790 habitants, contre 35.000 aujourd'hui, soit une pour 2.000 habitants. En moyenne, depuis une cinquantaine d'années, 400 boulangeries disparaissent chaque année en France.