La baguette de pain présente sa candidature au patrimoine immatériel de l'Unesco ce mardi - France Bleu



La baguette de pain présente sa candidature au patrimoine immatériel de l'Unesco ce mardi

C'est le symbole de la gastronomie à la française, connu dans le monde entier et patrimoine de notre culture : la baguette de pain pourrait bien, à l'avenir, faire partie du patrimoine immatériel de l'humanité. Le Comité du patrimoine culturel immatériel de l'institution onusienne examine ce mardi après-midi, au Maroc, la candidature de la baguette.

Afin d'éviter les controverses, l'Unesco honore avant tout des traditions, des pratiques et des savoir-faire à sauvegarder. Aussi, elle ne reconnaîtra pas que la baguette de pain appartient au patrimoine mondial immatériel, mais plutôt que "les savoir-faire artisanaux et la culture de la baguette" en font partie.

"On va mettre en avant le côté partage, culture de la baguette"

Les artisans boulangers l'ont bien compris : "On va mettre en avant le côté partage" de la baguette, a expliqué sur France Inter Dominique Anract, le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie Française. C'est lui qui défendra la candidature de la baguette devant le comité. Il fait aussi valoir "toute la culture autour de la baguette : c'est la première course qu'on donne à faire à un enfant, le quignon de pain".

Deux minutes pour convaincre

Dominique Anract aura deux minutes pour convaincre le comité de l'Unesco, devant "un millier de personnes". Durant ce temps imparti, la Confédération nationale de la Boulangerie-Pâtisserie mettra en avant le "côté culturel" de la baguette, son lien social. "Parfois, on voit une personne âgée aller à la boulangerie pour avoir un des derniers liens sociaux", explique-t-il. Pour lui, "Il n'y a pas d'équivalent [dans le monde] d'aller chercher son pain" à la boulangerie.

Un savoir-faire artisanal à conserver

Le président de la Confédération entend également souligner "le savoir-faire artisanal" au cœur du métier de boulanger. Il salue ainsi le travail réalisé autour du "pétrissage long, cette longue fermentation, ce façonnage à la main et la cuisson". "Il y a de la farine, de l'eau, du sel et de la levure, et c'est tout", rappelle Dominique Anract, qui évoque ainsi la baguette tradition, dont la composition est règlementée. Ce n'est pas le cas des autres baguettes, et la farine de nombreuses baguettes et pains vendues en boulangerie artisanale contient des additifs, destinés notamment à accélérer la pousse de la pâte.

Si la baguette venait à être inscrite au patrimoine immatériel de l'humanité, cela permettrait de garder justement ce côté artisanal, selon Dominique Anract qui refuse que "ça devienne un produit industriel fait à la machine". Une telle reconnaissance "donnerait une dimension internationale à la baguette et à la France un rayonnement à l'étranger". "Ça pourrait aussi montrer aux jeunes que [boulanger] est un super métier", ajoute-t-il.

Le raï, les fêtes foraines, le tchaï ou le rhum également candidats

Le Comité de L'Unesco examine également, lors de cette session, le raï, chant populaire d'Algérie, les fêtes foraines françaises et belges, la culture du "tchaï ou du thé (Azerbaïdjan et Turquie), les techniques traditionnelles de transformation du thé (Chine), le rubab, luth d'Asie centrale (Iran/Tadjikistan/Afghanistan), la slivovitz, l'alcool de prune de Serbie, le rhum léger (Cuba), ou encore le savoir-faire et les pratiques culinaires autour de la harissa, le condiment traditionnel tunisien.


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