Malgré l’inflation, ce boulanger vend sa baguette de pain seulement… 75 centimes d'euros !



Alors que l’inflation frappe de plein fouet de très nombreux professionnels, notamment les boulangers, un artisan de Belleville-sur-Meuse, près de Verdun, arrive à tirer son épingle du jeu… et même mieux encore ! Il se vante de proposer la baguette la moins chère de France, à 75 centimes d'euros seulement. Sa recette magique : acheter de la farine en gros, vendre énormément de baguettes, accepter de rogner beaucoup sur sa marge et miser sur les autres produits de sa boulangerie.

On ne peut pas louper la grande affiche qui s’étale sur la moitié de la vitrine de la boulangerie "Aux Délices des Pains", à Belleville-sur-Meuse, près de Verdun. Ici, on se targue de vendre "la baguette la moins chère de France". Et forcément, cela attire les clients : "Le prix est au top du top ! C’est 75 centimes", confirme Isabelle, une habituée. "Donc quitte à faire des kilomètres, je viens acheter ma baguette ici et en plus elle est excellente", sourit-elle. "Il n’y a pas de petites économies", surenchérit Patrick, qui vient ici quotidiennement. "Vu ce qu’on nous prend tous les mois et tous les jours, si on peut gagner là-dessus, il faut le faire !", estime-t-il.

"Plus d’un million de baguettes" vendues à l’année

Selon l’Insee, la baguette de pain coûte en moyenne 0,94€ actuellement en France. Alors, pour réussir à la vendre à 75 centimes, Jean-Luc Marcoux le co-gérant de cet établissement, fait des achats en gros pour ses trois boulangeries. "On commande 30 tonnes de farine par mois", précise-t-il, ce qui lui permet de négocier les prix. Jean-Luc Marcoux mise ensuite sur de gros volumes de ventes : "On fait plus d’un million de baguettes par an", se félicite-t-il.

Mais l’inflation n’épargne pas les boulangeries de Jean-Luc Marcoux. "Le prix du beurre a doublé en un an" soupire-t-il, celui de la farine a "augmenté de 70%". Résultat : en décidant de ne vendre sa baguette qu’à 0,75€, il ne fait quasiment aucune marge dessus : "On gagne juste deux à quatre centimes", confirme-t-il. "Mais on compte sur les ventes additionnelles, à côté de ce produit d’appel. Plus de la moitié de la clientèle repart avec un pâté lorrain ou un petit dessert", ajoute le commerçant. La plupart des autres produits de sa vitrine ont augmenté de 10 à 20%, à cause de l’inflation.

Un prix en augmentation dès l'année prochaine ?

Jusqu’à maintenant, les factures d’énergie de cette boulangerie n’ont pas encore explosé. Mais Jean-Luc Marcoux a peur de ce qui l’attend en 2023, au moment où il va devoir renouveler son contrat et renégocier les tarifs de l’électricité. "On nous annonce des tarifs deux à dix fois supérieurs à notre contrat actuel", dit-il. Dans ces conditions, il n’est pas certain qu’il pourra maintenir sa baguette à 0,75€ l’année prochaine. "Si on doit le faire, ce sera vraiment parce que la boulangerie est en jeu et qu’on ne veut pas lui faire courir de risque", promet-il.


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